Un immeuble de l’est de Montréal, véritable cour des miracles où grouille une foule disparate. Polo, prêteur à la petite semaine, règne sur les pauvres, suscitant à la fois la haine, le désir de vengeance et l’adulation ; véritable métaphore du Québec, où les exploités célèbrent leurs exploiteurs. Julien, livreur naïf et tendre, est dévoué jusqu’à la démence à Carmen, belle femme débordante de générosité et de vie, mère de Francine, petite fille déjà femme, qui doit composer avec un stimulateur cardiaque, que sa mère est forcée de rembourser en nature au Shylock. Ti-Guy, 13 ans, forme avec Francine (son amoureuse) et Julien un clan qui espère combattre la tyrannie de Polo. L’anniversaire de ce dernier sera justement une occasion de revanche pour tous ; un party à tout casser. Le quartier au complet est invité : escrocs d’occasion, prostituées, souteneurs, flics sympathiques ; bref toute la faune du coin. La fête bat son plein et rien ne peut l’arrêter : ni la bière qui inonde l’appartement, ni les querelles entre les maîtresses de Polo, ni un meurtre qui se révélera plutôt fortuit…Les plus jeunes sont également de la partie, se faufilant parmi les invités, tous et toutes plus ou moins ivres ; des enfants qui jouent aux adultes. Des enfants à qui il ne manque plus rien pour incarner ce à quoi la société les condamne. Œuvre culte du cinéma québécois, saluée par Romain Gary et Ettore Scola, L’eau chaude l’eau frette est publiée ici pour la première fois sous forme de scénario.
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